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AIME QU'ON SOIT DANS SES PETITS PAPIERS

 

 

  • Photo du rédacteurPatrice Snoeck

J'ai travaillé à l'œil jusqu'au coude





Tu la voulais ta révolution culturelle, ton nouveau mix, ton lâcher prise, … et bien cette année, ton Mai soit-sans-Tweet est tombé en mars. Confinement stupéfiant, tout dépourvu quand la bise fut venue, pour te souffler le printemps.


Ta vie c’est le pied : une boite qui te botte, chaussure à son pied, à l’aise dans tes baskets, métro, météo, goulot, bobo, castagnettes et trotinette… On s’est dit que ça allait se passer les doigts dans le nez, fingers in the nose, à t’en provoquer la nausée.

L’époque t’a fait un croche pied, et le fameux pas de côté a viré entorse à la règle trop bien réglée des RTT, à savoir revue et corrigée en un Ratio plus ou moins rationné entre le Travail, la Télé et 20 ans de téléréalté !


Le Télétravail, tu en rêvais pour bouffer à tous les râteliers : comme une sorte de freelance-salarié, vacances en mode travaux forcés, t’aurai même pas osé le rêver.


Imagine : la freebox en freetyle, le freemobile démobilisé, la réunion comme si on y était, le week end de quatre jours dont deux ultra connectés. Tu as carrément encensé la 5G et si le frigo ne s’en était pas mêlé, ça aurait carrément pu prospérer.


La vie en streaming, le micro pas toujours coupé, les yeux explosés, les horaires de moins en moins respectées, pas de couvre feu pour les employés… Des réflexions sur ta coupe, des coupes dans ta réflexion, ta déco est une nuisance visuelle et ton Polo a déjà l’air d’avoir accosté. Mode écran total sans rayons, ni actions.


C’est que télétravailler, c’est être en résidence surveillée. Et c’est pas parce que les RGPD empêchent de te le reprocher qu’on sait pas ce que tu fais...


Une souris qui reste immobile sur l’écran-miroir, un post jetlagé sur un réseau social… La souris suspectée de danser, nous voilà fayoté. Tu compenses en bossant tout le temps : plus d’entracte dans ta pièce à guichet fermé. Tu es devenu paranoïaque et zélé.

Faut dire que tu t’es laissé aller : Netflixible, Salto arrière, relâche devant Slac, Microsoft et tout le tout trime. T’as fini par préférer cavaler sur Amazon que prendre le taureau par les cornes. Pourtant elle te simplifiait la vie cette technologie, qui n’est déjà plus ton amie pour la vie.


Ton conjoint est finalement un mauvais colocataire parce qu’il a toujours besoin de parler à tue tête à l’en tuer et en horaire décalée. Tu travailles dans la cuisine d’où tu es viré par le besoin de manger qui autrefois était une envie, tu t’isoles dans la salle de bain d’où tu es viré par un besoin pressant qui autrefois était une envie, pour finalement vivre à l’envie sans n’avoir plus aucun besoin ! Tu n’auras plus jamais de gosse de ta vie.

Le confinement c’est la quarantaine. Ta quarantaine anticipée : retour de flamme, retour de flemme, retour de bâton… Projet de campagne qui sent le pâté, omnipotent à ventripotent, omniscient à omnichiant, des idées pleins les cartons et des cartons pleins d’illusions.


Au train ou vont les choses, tu te seras fait délogé avant de t’être délogué.


Alors puisque l’attention s’est relâchée d’un cran et la tension est montée de deux, il n’y a pas 36 manières d’éviter le cran d’arrêt. Voici les 5 commandements pour trouver des réponses à la question que t’as pas volé : comment te réinventer.

  1. Si tu es davantage open que space, privilégie un espace de coworking, on évitera les incubateurs en ce moment.

  2. Si tu es plus space qu’open, préfère un tiers lieu. Toutes les chances de finir dans un ashram.

  3. Main verte et des envies de création? La pépinière s’impose. Si c’est juste pour donner un nouveau sens à ta vie ce sera plutôt un kibboutz.

  4. Passe en mode baisentiel. Rien de tel qu’un coup de chaud pour réinitialiser les connexions

  5. Maman j’ai encore raté l’avion.

Courage, l'été va bientôt arriver. Tu vas pouvoir te persuader d'avoir rêvé, fais un mauvais rêve, un bad trip sans trip puisqu'on peut toujours pas voyager, et reprendre là ou t'avais tout laissé. Non sans avoir été lesté de quelques kilos mérités, de n'avoir agi qu'en pensée.

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