"Lors de la descente, prenez garde à l'intervalle entre le marche pieds et le quai"
C’est dans une étrange odeur de bitume que se découvre l’histoire du rail francais, ce qui est paradoxal pour ces machines, pionnières de fer et de sang, qui s’affranchissent du goudron mais pas des plumes.
Les allées du musée, qui est aussi un centre du patrimoine SNCF et, dans une certaine mesure un mini parc d’attraction, viennent de bénéficier d'un nouveau revêtement, à défaut d’une refonte de la scénographie, et pour cause, on déplace pas une machine de 90 tonnes comme on décroche un tableau.
Il en résulte une sensation de léger tournis, tant dû aux vapeurs de goudron que de la profusion des machines, notamment sur "le quai de l’histoire".
On y remonte le temps en s’arrachant du sol par une passerelle, pour démarrer par les aspects techniques sur le plancher des vaches, ces fans de la première heure, avant de monter progressivement voir les aménagements intérieurs à hauteur de girafe.
Car le rail a évolué avec l’évolution des techniques comme par l’évolution du voyage, sans savoir qui de l’oeuf a enfanté la poule.
Scénographie sonore un peu ambiance de métro aux heures de pointe. On n’échappera pas non plus à une rétrospective moitié meurtre de l’Orient express, moitié Inspecteur Maigret, dans une voiture de la Compagnie des Wagon-lit, à tout jamais figée dans la poussière par Agatha Christie dont l'œuvre provoque l'asthme à la première lecture.
Car il se trouve qu’il roule encore, le Venise Simplon Orient Express, et plus souvent qu’on le croit.
La scéno du TGV est un peu figée pour un train qu’on est supposé ne pas avoir le temps de voir passer. Si bien qu’il passe pour une expérience avortée comme le le fabuleux Aérotrain qui manque à la rétrospective, une version inspirante d’un potentiel avenir, et qui existe pourtant en version suspendue comme la promesse d’un avenir un peu tiré par les cheveux.
Je regrette que l’histoire qui est plus que jamais en marche s’arrête au TGV et manque de projection du rail de demain, machines plus légères, plus souples d’usage, à propulsions alternatives… Un futur du déplacement qui manque de Concept-Car/Carriage.
Des bénévoles animent ce lieu un peu statique, avec un vrai train, ça change de Montmartre et des centres commerciaux ; mais cela ne compense pas le manque de vie de l’endroit, qui du coup, est une sorte de Tour Eiffel qu’on ne visite que 3 fois dans sa vie, une fois avec l’école, et deux fois avec ses enfants, dont une ou l'on vous roule avec l’ EM en pousse (l’engin moteur à l'arrière NDLR).
Il manque sans doute quelques machines ouvertes pour visiter Corail comme on visitait Concorde, et un vrai parcours extérieur, l’endroit se prêtant à quelques événements publics qui donnerait au Train son vrai relief : faire partie de la vie des gens.
Cité du Train Patrimoine SNCF
2 rue Alfred de Glehn
68200 Mulhouse
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