FEUILLETON
MA VIE
TER A TER RACONTEE AVEC DES MANIERES
Le TER, c’est une micro société qui va se créer l’espace d’un instant.
Un instant, non choisi, collectif, dont on a pas décidé qui était invité et pire, qui serait son voisin. Un temps ou tout peut arriver tout le temps. Par n’importe quel temps.
Le TGV qui fait voyager tandis que le TER se contente de transporter.
Le TER, c’est partager son temps de trajet avec un gars de sa copro, son boss et sa coiffeuse, s’enchainer à un même groupe d’acolytes qui ont tôt fait de se monter le bourrichon sur fond sonore d’un sempiternel “prenez garde à l’intervalle entre le marchepied et le quai ».
C’est pourtant le meilleur moyen de traverser une région, croiser des vrais gens qui voient pas comme vous, ne parlent pas la même langue, ne portent pas les mêmes fringues, et qui débarquent avec leurs vélos, leurs coutumes, leurs valises, leurs misères ou pire : leur joie de vivre.
Ce joyeux maelström va partager un bout de vie, compris entre 3 minutes et 2 heures sinon plus, au gré des aléas que vit un transport collectif à qui on reproche de ne pas flotter sans contraintes dans l’air tout en ayant son sacré lot de turbulences.
Et Tout converge vers le même bouc émissaire dont le représentant sur terre et sur bogies doit faire montre de compréhension, compassion parfois, fermeté quelque fois.
Une micro société à raconter pour qui sait flirter avec son époque, et l’a toujours traversé avec humour et parfois damnation.
Ma Vie TER à TER, c’est un racontar amusé d’un type à la casquette bleue qui n’a pas les yeux ni la langue dans ses poches, et a envie de palabrer la vie du TER dans une saga dont les héros sont les Tout le Monde qu’il faut accompagner, et quelques fois les Personnes sur lesquels il faut veiller.
Tout ce petit monde qui roule droit devant sans filer droit pour autant ne rencontre pourtant jamais tous ceux qui font qu’un train circule, qu’on arrive en vie en plus d’être la majeur partie du temps bien à l’heure.
Un feuilleton pas train train sans saison ni fleuve ni idées préconçues, dont le scénario échappe au scénariste.
Improvisé mais pas inventé, largement inspiré de la réalité mais sans la friction, et carrément romancé pour permettre à l’auteur de déballer ce qui se passe dans sa tête et vous balader backstage dans sa vie qui file bon train.
Lui au moins prend toujours le bon.
Et s’amuse du pire.
L'ECHELLE
DU
RIFIFFICHTER
C’est l’échelle de Richter du train qui roule déjà sur une échelle, graduée tous les 0,98 mètres, et dont le train est forcément l’épicentre.