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(RE)POST

 

Le train de la bouffe

Photo du rédacteur: Patrice SnoeckPatrice Snoeck

S04E06




Les fêtes sont derrière vous et les promesses devant, et les bons vieux marronniers médiatiques ont remplacé les marrons, mais sans embuches ni surprise : et donc, à la presse féminine le détox, les instituts le botox, et à Benjamin Castaldi l’intox.


L’occasion de reparler bouffe, mais bouffe de gare, celle qui arrive dans des sacs en kraft et la plupart du temps qui y reste, celle qui embaume les trains, vu qu’on trouve désormais des fast-food dans toutes les gares et autant de livreurs Uber dans les trains.

Celle aussi qui en dit long sur les voyageurs.


12H21, 12H51, 13H21…. les créneaux de la boustifaille. Le train a l’air d’un convoi de foodtrucks ou chaque voiture aurait sa spécialité, son rituel de consommation, son odeur, sa clientèle et un certain contingent de déchets, si bien qu’on croirait à un catering de Festival qui laisse derrière lui des ruines de festivaliers, façon remake de Woodstock aux dires des agents de propreté.


Se succèdent : une voiture pizza sans Reine, une voiture Sushi donc en compartiments où les Sashimi ont pris le maquis, une voiture Ramen mais sans fraise, une Bowl qui poke et une dernière mi figue mi raisin mais sans chèvre.

Les salades sont servies, elles, à toute heure et à tous les services, et au guichet unique qu’est le contrôleur.


Les Doners pointent comme la plupart de leurs adeptes, mais aux abonnés absents, que mes collègues apprécieront plutôt dans les trains du soir, et qui peuvent être accompagnés des régurgitations du repas précédent, donc de la même description mais en version moins digeste quoique déjà digérée.

Par chance, aucun amateur de McDo ou autre fast-food aujourd’hui, que Gare et Connexion se plait à inviter dans les gares comme dans tout mauvais centre commercial, vu que ce genre de franchise s’appelle en langage Retail une ‘locomotive’, un comble, avouez.…


A chaque nature de bouffe son public.

Aux plus jeunes la bouffe frite, sous catégorisée en bouffe frite servie avec des frites :  Colonel Sanders en Général de Brigade dont on se demande comment il a pu garder son costume blanc si longtemps, et ses acolytes du Buns avec un grand M ou un grand W, pour McDo et Whooper et non pour MegaWhat bien qu’ils faille au moins la consommation électrique d’un Strasbourg-Bale pour alimenter tous ces bains d’huile.


Aux cadres, aux profs et aux gens de gauche autrefois caviar, nourriture japonaise mais que seuls les derniers socialistes encore vivants mangent avec leurs doigts, les profs redoutant la baguette.


Tous les mal élevés quoique parfois bien éduqués ont la particularité d’avoir aussi deux mains gauches ce qui ne les situe pas inéluctablement à gauche de la gauche.

Néanmoins habitués à faire des Doigts pour un oui ou un non, ils aiment de fait la finger food qu’on pratique dans ces apéros-meeting qui trainent en longueur où on refait le monde, qui lui ne traine pas.

On y mange avec les doigts toute sorte de choses vautrés sur un papier ciré ou un sac plastique : charcutaille, fromage, … parfois on tartine même des trucs en brandissant son couteau en bois lorsque la conversation s’enflame plus vite que les effets de leur digestion.


Les militants écolos se distinguent de mettre en plus les pieds nus sur les sièges, la posture du cool. Tous ne picorent pas de la nourriture vegan, ces lentilles déguisées en toutes sortes de faux semblants à n’en voir plus clair, et qui, à vouloir plaire au plus grand nombre finissent par ressembler à de la bouffe Centriste.

Le militant écolo Vegan, toujours droit dans ses Crocs, qui lui est toujours reconnaissable à sa couleur vert de gris est le seul à afficher fièrement d’avoir la mine d’un jambon sans nitrite.


Tiens, quelqu’un a du ouvrir un Munster, à moins qu’il ne s’agisse d’une couche glissée discrètement dans une poubelle, un coup à maudire les traditions culinaires et enfin donner raison aux vegan, qui finiront pas avoir gain de cause pour avoir épuisé tous les contradicteurs.


Tandis que certains plats dégagent un fumet et d’autres un relent, on notera qu’odoriser un train n’est pas répréhensible au regard de la réglementation, connue pour sentir les situations avec les yeux, et bien qu’hélas tout aussi dérangeant que l’animer d’une musique trop forte ou d’une conversation plus violente à l’oreille, et quand bien même à vue de nez.


Dévorés par la honte que leur a inspiré le regard du contrôleur, certains abandonneront hélas leur sac en kraft ou bien pire dans le train, au risque de déclencher une procédure de colis abandonné, et au mépris des poubelles sélectives qui les attendaient pourtant toutes souriantes sur les quais de la gare...

Qu’à cela ne tienne, l’histoire se finira dans un container à métanisation qui chauffera une serre de salades hydroponiques, c’est à dire sous une perf de goutte à goutte.


Et c’est pas le bio qui a gagné.


L’Alchimiste.


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est dans ton train

 

Un pro de la communication basé à Strasbourg qui fait un tour de l'autre côté du miroir.

 

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