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(RE)POST

 

Le train de la Saint Valentin

Photo du rédacteur: Patrice SnoeckPatrice Snoeck

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La gare de Strasbourg a eu la bonne idée pour sauver les Têtes en l’air et les Débordés de faire un corner qui éviterait de se retrouver au coin.

Sur la table, des globes de fleurs éternisées et des bouquets banaux pour célébrer un amour sous cloche qui dure parce qu’on a évité les sujets qui fâchent et dont il restera une seule déclaration à la fin : Papa qu’est ce qu’on mange ?

Et encore, une phrase qui pourrait remettre le feu concernant le partage des tâches, pas pour rien qu’en anglais une phrase se dit Sentence, vu que la plupart des cas, elle tombe sitôt prononcée.


Le train des Valentins et des Valentines ne sent rien vu que les bouquets de fleurs encore vivantes qui se les sont gelés dehors pour appâter le chaland, ne se sont pas encore réchauffés, bien que certains ne verront peut-être jamais un fond d’eau avant le lendemain matin d’avoir déjà échauffé les esprits.


Autant dire que la Saint Valentin est la fête de la maltraitance des fleurs ; pour tout dire, je n'ai vu aucune orchidée à deux branches jouer les allégories, que tant de destinataires ont fait mourrir de leur avoir pourtant prodigué mille soins, qui les ont passées de mode et s’en sont trouvées carrément maudites. Dommage car on ne les appelle pas les sabots de Vénus pour rien.


Des femmes aussi ont acheté des fleurs car c’est romantique d’en offrir aux hommes qui ne portent plus de boutons de manchette, et des bidasses résignés se mettrons des rêves de retour de perm plein la tête devant un support visuel qui ne sera pas un powerpoint.


Les chocolats qui ont pris cher d’avoir augmenté avaient peu la cote aujourd’hui et il n’y aura pas de quizz gourmand de savoir quel parfum on vient de croquer vu qu’on sait déjà à quelle sauce on sera mangé. Pas de chocolat de Dubai non plus, pourtant si tendance… il faut croire que la pistache n’était pas au programme vu qu’on se passera des vertus et encore plus du phosphore, d’autant qu’on a pas prévu de phosphorer.

Les Pommes d’amour n’ont pas tiré leur épingle du jeu, sans doute par absence de forain mais pas de Manège pour autant.


On surprend ci et là dans les conversations des réservations tardives de restaurants et Il y a plus d’un qui se casse les dents sur La Fourchette. J’entends du Palais des Délices, Royal Grand Buffet ou encore Aux Plaisirs d’Asie, spots aux noms évocateurs qui envoient du lourd en termes d’exotisme.

En réalité qui dépasse souvent la friction, des couples éclairés au néon déambuleront dans tout un continent de victuailles sans jamais rien partager d’autre que du bruit, vu qu’il y en a toujours un qui reste à table pour surveiller les sacs à mains. Le Romantisme à 20 euros, forfait fruits de Mer et en prime, nougat au sésame en dessert qui garantit un sourire à refroidir les ardeurs. C’était pourtant Soir à fracasser la tirelire.


Les Bouillons, si tendance vu qu’on en parle depuis 150 ans, et qui font leur retour en graisse feront un plan B parfait, car les prévoyants ont accaparé les Gastros et par définition, n’auront peut être même pas de plan A.

On dira qu’on joue les bourgeois qui s’émoustille à bouffer populo, et les poireaux vinaigrette joueront les invités surprise sous la couette DoDo qui porte si bien son nom.


Des bougies parfumées aux noms évocateurs Murmure musqué, Ébène passion, Nuit de Santal, et qui ont volé la vedette au bon vieux poppers tariront l’eau du bain et intoxiqueront tous les lèches cul qui se tape leur patron. L’ambiance lumineuse sera d’ailleurs au Led, comme au bureau.


Les plus nantis joueront le forfait Amoureux dans un Spa de renom. Les noms qui circulent jusqu’à Paris comme comble de la sensualité dans les bouches les plus délurées sont en fait des lupanars aux murs muets mais fort bien tenus, ou l’on tomberait enceinte au premier orteil d’avoir voulu des paillettes pleins les yeux et de les avoir eu plus gros que le ventre.

Ce qui rappelle que dans la Rome antique, on célébrait les Lupercales, fêtes dédiées à la fertilité dont on imagine que les agapes ne se déroulaient pas au Buffet, mais tout de même à volonté.


Décidément le train, cet objet mouvant et confiné, stimule bien des imaginations. Et le contrôleur qui est exercé à tout voir et tout entendre de son train, et la plupart du temps ne rien dire, attend avec impatience de voir quelles mines confites ou déconfites embarqueront dans son premier train du lendemain et si les Aurores ont effectivement croisé les Rocco.


Et l’on rappellera à tous ceux qui n’ont pas de Valentins ou de Valentine que les organismes de crédit à la consommation, qui demandent eux aussi une déclaration préalable sincère et une relation durable et responsable sauront pourvoir à tout leurs souhaits, désirs, et combleront n’importe quel vide affectif.


L’Alchimiste qui est grivois, c’est parce qu’il est jaloux.

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À PROPOS

L'Alchimiste...
est dans ton train

 

Un pro de la communication basé à Strasbourg qui fait un tour de l'autre côté du miroir.

 

©LALCHIMISTE_2024

 

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