Va y ma cocotte, pousse...
Les industriels auraient-ils une soudaine crise de conscience pour enfin de soucier du bien être des poules ? Pas un packaging ou une publicité qui ne vante de concert son solo de batterie au pays de la poule au pot.
C’est une tendance de fond. Fini les poules élevées en cage, les vidéos de L214 ont finalement réussi à ébranler l’opinion ; maintenant on fera ses 300 oeufs l’an le barbillon à l’air et sur un lopin.
L’idée du papier démarre devant un paquet de tagliatelle de Giovanni Rana qui porte cette mention :
« Pour nos pâtes fraîches, nous sélectionnons avec soin des œufs qui proviennent uniquement d’élevages en plein air, où les poules peuvent se déplacer, gratter le sol et exprimer leurs comportements naturels ».
Forcément je m’interroge : c’est quoi les (autres) comportements naturels de la poule ?
Et bien voyez vous, le gallinacé qui nourrit la planète entière aime avoir la crête au vent et le coq au cul (mais surtout pas le contraire), afin d’assurer le rendement, avant de rejoindre un vol au vent ou elle assurera le festin.
Les poules qui craignent le stress ont besoin de peu pour être heureuse. Dans la vraie vie, fut-elle brève, elles aiment se mettre en hauteur pour se protéger des prédateurs. Leur premier étant l’homme loin devant le renard, l’un voulant a tout prix passer sous le grillage tandis que l’autre se contente de la chopper par dessus.
Elles pourraient sauter vu ce que les éleveurs investissent en granules à développer leurs cuisses ; hélas, comme elles sont idiotes, elles se contente de battre de l’aile dans même savoir voler.
Idiote mais pas folle.
La bête dont le premier regard laisse peu de doute sur son intelligence, prononce pourtant pas moins de 30 sons, ce lui donne l’impression qu’elle connaît l’alphabet ; d’ailleurs on connait d’autres poules qui ont fait de très belles carrières avec 200 mots de vocabulaire et autant d’onomatopées.
Sociables et pas beaucoup moins farouches, les poules suivent leur coq dans cette hiérarchie du bec, et sans prise de crête car il a toujours raison. Lorsqu’il n’y pas de coq pour stimuler ces dames, une poule maquerelle assure l’intérim. Souvent la plus vieille et la plus bienveillante, elle en a gratté du sillon.
Comme tous les métiers ou l’on vit de ses fesses, sa carrière est relativement brève, encore plus brève que celle d’un top de podium, fut elle drapée dans un pied de poule, et le dernier tailleur se présente sous la forme d’une scie circulaire, qui conclue son ultime partie de jambes en l’air.
Quel drôle de sort pas drôle que celui de la poule, cette vie pourtant si fertile et si remplie.
Comprise entre la puberté à la ménopause, elle consiste à pondre des rejetons sans consistance qui ne verrons jamais le jour mais connaitrons néanmoins le mimosa, les influences de Florence ou de la Hollande en saucier, pour finir cramé de la pilule dans un coquetier.
L'alchimiste.
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