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AIME QU'ON SOIT DANS SES PETITS PAPIERS

 

 

  • Photo du rédacteurPatrice Snoeck

Galette de Rois

Nécropole Royale de Saint Denis



C’est un millefeuille sans frangipane ou s’empilent Carolingiens, Mérovingiens, Chevaliers sans table ronde, Médicis sans poison et Bourbon sans alcool. C’est l’Histoire de France théâtralisée par Viollet le Duc qui pour le coup n’était pas Duc du tout mais qui y aurait sa place, vu que désormais on restaure « à la manière de Viollet de Duc », ce qui équivaut à un titre de noblesse dans le monde de l’architecture, et permet de jouer à part égale avec les illustres qui ci-gisent.


La Nécropole royale de Saint Denis contient 800 ans d’histoire affalée à l’horizontale.

De quoi en perdre la tête, comme celui qui portât la sienne sous le bras depuis Montmartre (Mont du Martyr) où il la perdit, pour s’écrouler là, où y poussa une Basilique.


Des représentations qui vont s’appeler Transis, Cénotaphes, Gisants, Catafalques car les morts sont plus riches en vocabulaire quand ils sont bien nés, puis Ossuaires lorsque leurs restes ont subi les raisins de la colère de la Révolution, mais avec Pépin (le Bref), et qui se seraient appelés tout simplement Catacombes pour le commun des mortels.


La crypte a l’air la presque vivante, puisque pour le coup, la restauration de la Monarchie au XIXe et conséquemment celle de la lignée, rapatrie quelques corps et un coeur d’enfant (Louis XVIII), bien trop seul pour faire une chorale.


Une débauche de marbre et de pierre, qui frise l’indécence au milieu de cette piété, présente des factures diverses selon l’évolution du goût artistique de l’époque et le raffinement des mécènes. Le rituel n’en était pas moins d’une très grande sophistication, nonobstant des embaumements rudimentaires ou en mode Mos Teutonicus c’est à dire dépiauté de ses chairs avant de bouillir dans la vinasse.


La polychromie s’est effacée mais pas l’histoire. De Dagobert à Berthe aux grands pieds, de François 1er à Henri IV, on lit l’histoire comme un tumulte davantage qu’une généalogie, dans laquelle pouvoir, religion, profane et sacré se font une part du Lion, même si le Richard qui a porté ce sobriquet est, lui, inhumé à l’Abbaye Royale de Fontevraux et que l’actuelle Famille prétendante des Orléans a choisi la Chapelle Royale de Dreux, la dynastie contemporaine se fait discrète mais tente toujours de parer beau, donc se fait oublier sobrement.    


Et parfois, la culture populaire a rempli les manques pour savoir qui portait sa culotte à l’envers ou retourna la sienne. Et l’on se souviens aussi qu’il y avait une guerre de religion en France 300 ans après la dernière croisade. Les protagonistes de l’un sont dans le transept Nord, les autres leur font face dans le transept Sud. L’histoire se lit en symétrie et parfois en boucle.


Symétrie des symboles, symétrie de l'édifice, la Nécropole Royale de la Basilique de Saint Denis fait peau neuve. On y reconstruit sa seconde flèche déposée par Viollet-Le-Duc lors de la dernière campagne de restauration. La mode est aux flèches, de celles qu’on décoche pas, comme une concorde nationale à vouloir tutoyer les cieux et regarder l’histoire de haut.


L'Alchimiste, qui prendra pas de place.


Nécropole Royale de la Basilique de Saint Denis
1 Rue de la Légion d'Honneur, 93200 Saint-Denis
11€ l’entrée bien dépensés. Tarif spécial en présentant un billet de train de moins de 3J



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