Passée par l’aquarelle, la peinture, la sculpture, Virginie Groleau a multiplié les moyens d’expression, en a apprivoisé des matières, avant de se consacrer à la restauration.
De retour dans cette terre natale qui pour une fois ne sera pas cuite, à l’âge de raison ou les carottes ne sont pas cuites non plus (mais sont néanmoins raisonnées), et ou on a encore largement du temps avant de s’accommoder des pissenlits.
A l’âge ou l’on a du ‘Tout à donner’ à revendre.
Virginie s’attellera à remettre sur pieds ce qui est devenu bancale, par accident ou par outrage du temps, ce temps qui prend tout son temps à faner sans jamais s’en offenser.
Des pièces de choix certes, mais aussi des objets du quotidien, ces curiosités qui pourraient mériter le cabinet, et qu’un souvenir, une émotion ou un jalon de vie décideront à offrir un nouveau petit brin d’éternité, comme un petit brin de muguet qui souderait entre eux quelques printemps dans cette délicieuse odeur d’éternité.
L’expérience de la domination de la matière prend une tournure ultime, cette matière qui ne se révolte plus d’être morte, figée par une cuisson dans un geste qu’un autre artiste a dessiné ou forgé, ce geste de restauration qu’on reprendra peut-être à une machine, mais sans repentir, d’une gifle de pinceau ou d’un modelage de résine.
C’est dans son cottage-atelier de Sologne que Virginie panse des plaies.
Des objets reprennent vie entre ses mains. Ils ne sont plus simplement abimés ou usés,
ils ont des blessures, des manques, des cicatrices, des pâleurs, des fragilités ou des porosités.
On n’ose plus les toucher que gantés ou les porter par leurs oreilles. Ces becs en carafes et ces carafes sans bec à verser une larme. Ces biscuits sans Sevres, ces santons sans Cène ou ces assiettes qui ont tout donné au service, à table ou à la raquette, en scène ou en ménage.
Ils gagnent en humanité de tout ceux qui les ont aimé.
Virginie leur refait prendre goût à la vie, leur ravive l’âme, car le goût a le bon goût de ne jamais se démoder.
L’hommage est vibrant mais pas trop sous peine de dislocation, à cette touche à tout des petits riens, ces petits riens du tout qui font tout.
L'@lchimiste
Virginie Groleau,
sculpteur et restaurateur
REZO
+ en vidéo (France 3) ici
voir le travail de sculpture sur le site : virginiegroleau.fr
ou en cliquant sur l'image
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