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(RE)POST

 

Sur un air de Fandango, contrôles marqués, contretemps marquants, danse du fantassin.

  • Photo du rédacteur: Patrice Snoeck
    Patrice Snoeck
  • 28 sept.
  • 5 min de lecture
Le journal d'un chef de Bord qui mène une vie de Voyageur de commerce en faisant Commerce de voyageurs.
Le journal d'un chef de Bord qui mène une vie de Voyageur de commerce en faisant Commerce de voyageurs.

Sur le papier, elle promet la Lune cette GPT. Elle a eu vite fait de me renvoyer dans ses quartiers.


Mardi de rêve


Ma toute première journée est un Ping-Pong de REM dont je viens d’être avisé qu’elle s’opérerait en Régiolis et donc elle se transforme immédiatement en journée de REVE. Le matériel n’impose pas la présence d’un opérateur de fermeture des portes ce qui permet de le travailler différemment tout en veillant néanmoins au grain, donc au gagne-pain, mais sans avoir à en faire une tartine aux contrevenants entre deux arrêts par trop raprochés.

Étonnamment le matériel est confortable et de capacité d’accueil identique et pour autant, je ne croise aucun sourire parmi ces abonnés qui rentrent en nombre chez eux.

Un contrôle en mode Stand Up avec un mot pour chacun permettra d’éclairer les visages et faire mon quota de flash tout en ayant pris un peu la lumière.


Le matériel de contrôle Cosmo fait un peu des siennes. Il somnole et l’écran s’estompe comme vacille le jour d’un automne qui pointe le bout de son nez. J’aurai du lire ces éternels messages d’erreurs, de correctifs en cours, de mises à jour perpétuelles dont s’enorgueillissent une cohorte de développeurs qui se cherchent toujours une armée.

Et plus ou moins chaque jour, je me retrouve en première ligne à jouer les fantassins. On finit, comme d’habitude, à s’en accommoder.


Dans le train suivant, j’entend une vilaine toux grasse qui, depuis l’ère Covid, équivaut à la dernière glaciation et donc fige le train. Je pars donc le contrôler en mode docteur vénitien, mais sans le « becco », le fameux masque pour se protéger des pestiférés.

Il devrait à bien y réfléchir faire partie des Agrès des personnels de contrôle vu qu’on ne le voit plus désormais que dans les carnavals.

J’arrive devant une personne a fort mauvaise mine, enfin une mine de crayon HB c’est à dire un compromis entre la dureté et la noirceur. Bien mal me prend à supputer, avec quelques conseils de remèdes bien malvenus sur un air de compassion qu’elle est l’auteur de ce dessein ténébreux et me voilà, remisé au rang d’un croquis mal ébauché.

Parfois, il vaut mieux feindre de n’avoir rien entendu et j’en reprends pour mon grade de fantassin !


Plus tard on accueille à Strasbourg les passagers plus ou moins interlopes du dernier train pour Sarrebourg.

Je repère, en balayant le quai en attendant ma réaffectation chez ONET, deux jeunes gars à la démarche dégingandée. L’un sent la weed et l’autre sent tout le reste, et je décide de pas m’y frotter en pleine période de campagne de dépistage aléatoire des personnels roulants, ou le moindre cadre maison est suspecté de se balader avec des écouvillons.


L’hôtel Ibis de Sarrebourg, excentré, est planté dans un décor bucolique près d’un petit lac qui semble n'exister que sur Google Earth, et est essentiellement fréquenté par des VRP vu que les seules voitures qui ne sont pas blanches sur le parking sont celles du personnel.

On y dort bien malgré tout, et pour une fois sans entendre des bruits de gare dont la plupart des hôteliers nous abreuvent abondamment comme d’une addiction.

On y entend par contre les bruits de froissement des housses de matelas plastiques communes aux morgues et aux EPhad, et même les baignoires disposent d’un fond anti chute pour prévenir les fractures de cols du fémur.

Cette obsession de précautions sécuritaires finirait par nous laisser penser qu’on dort chez une filiale.


Mercredi en cavale


Bien qu’il fasse beau, sans doute l’occasion de découvrir ce petit lac ou noyer mon ennui, je préfère profiter du taxi mutualité avec mon conducteur de la veille pour repasser quelques heures chez moi, et récupérerai mon premier train de la journée en le prenant à Strasbourg.

C’est arrangeant avec le TER de n’être jamais très loin de chez soi et pourvoir retourner y retourner reprendre le terrain aux chats et accessoirement les nourrir.


Le train a à peine quitté la gare de Nancy que je démarre mon contrôle, c’est que le temps presse avant le premier arrêt Lunéville ou le train se vide des deux tiers pour ne se re-remplir qu’à Saverne et je rempile après mon tout dernier arrêt, histoire de contrôler chirurgicalement, mais à la tronçonneuse.

Ensuite, départ pour Bâle mais à un horaire si tardif que même les cadres se sont recadrés sur l’horaire précédent.

Le train revient quasi à vide, et contrôler 50 personnes éparpillées sur 230 mètres dans un train de 650 places, c’est comme chercher la petite bête qui n’est pas une puce de lit.


Jeudi tout feu


Ce jeudi est marqué par un le mouvement social national ou préfecture et syndicats ne s’accorderont toujours pas sur le nombre de participants.

Je prends le parti -mais pas la carte- de partir tôt pour ne pas être le maillon faible, déjà que je lutte tous les jours pour ne pas parler aux gens comme Laurence Boccolini.

Mais mon bus disparait soudainement du tableau et me voilà devenu un voyageur comme les autres. Je n’attends pas les 10 minutes avant un hypothétique suivant, ni même 7 minutes un tram car mon job m’a appris à déclencher le plan C sans attendre le B.

J’irai à la gare à pied, en nage et en eaux troubles mais j’arrive à bon port, donc à quai.


Direction Bâle dans un train d'abonnés-présents, qui me permet de reprendre mes esprits et de continuer plus paisiblement ma journée qu’elle n’a commencé.


C’est le tout dernier train qui me conduit à mon découcher de Nancy qui nous réserve des surprises. Le conducteur arrive in extremis d’avoir galéré sur sa machine précédente ou il craignait d’avoir déraillé, et le train arrive néanmoins à être prêt au départ à H00 quand une fuite dans la loc le cloue à quai, achevant par là même ce pauvre conducteur, qui néanmoins réagit au quart de tour, sans pour autant avoir à sortir une manivelle de villebrequin.   

Face à nous sur le même quai, le TER pour Metz et on m’indique que c’est lui qui partira en premier. Je propose aux voyageurs des deux premiers arrêts qui nous sont communs de se reporter chez lui.

Le train sifflera 3 fois son départ entre deux robinets mais finira par partir, car le conducteur qui en a vu d’autres aujourd’hui a trouvé la panne et réparé.

Et sans plus attendre, et en dépit des infos, on s’élance les premiers.

Pour une fois j’ai zélé, car dans ma sur précipitation à réagir, je pars allégé d’une centaine de voyageurs qui se sont reportés sur le Metz. Ces passagers en seront quitte à pester après moi et quelque part ils auront raison.

Un passager qui a saisi aussi cette occasion manquée a oublié son portable dans le train et mon collègue du Metz reste en ligne le temps que j’arpente le train de long en large, mais sans plus de succès que de travers.

A tous les arrêts je comprends que c’est le train de Metz et non de Nancy qui était attendu, donc affiché et l’on se fend de messages sonores qui génère un trafic ininterrompu de montées et de descentes.


Pas fâché d’arriver à Nancy entre galériens dans une journée qui n’était placée chez personne et pour cause, sous le signe de la normalité. Un dernier incident d’une carte de chambre qui ne badge pas et m’oblige à redescendre à la réception et me voilà taxé d’être Chat Noir du jour.

Un comble pour un mec qui est famille d'accueil SPA..


Vendredi tout flamme


Un seul et unique train..., ça s’appelle une rentrante. Et à 8H ma journée sera terminée quand celle des gens que je transporte commence. C’est très rare, et de temps en temps on est content quand ça tombe sur soi.

C’est d’ailleurs presque tellement indécent que j’opère immédiatement une danse du ventre au petit déjeuner du Campanile devant une dizaine de collègues toutes tendances confondus (TGVistes, TERreux, …) qui me lancent un regard à ne pas brouiller que les oeufs.


Bientôt un nouveau récit sans bacon des Tribulations d'un tribun du Train.



L'Alchimiste #TTT

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Un pro de la communication basé à Strasbourg qui fait un tour de l'autre côté du miroir.

 

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